Colton & Holland

Tu savais que les dauphins sont en fait des requins gay ?

Des tissus, encore des tissus. Ma tête me tournait alors que j’enfilais ma centième robe de la journée. Bon j’exagère peut-être un peu, mais je devais au moins être à la cinquantième. La costumière fut la seconde suivante près de moi, sa botte d’aiguille au bras pour faire les retouches. Je devais être dans les studios depuis deux bonnes heures maintenant pour faire les essayages pour les prochains épisodes de Teen Wolf. Pas de tournage aujourd’hui, juste des montagnes de frinques à essayer. Habituellement, cela ne me gênait pas plus que ça. Je veux dire, j’adore les vêtements, et tout ce qui se rapporte à la mode en général. Mais là, et depuis quelques jours j’avais l’esprit ailleurs. Ouais, ailleurs, on pourrait même dire très très loin. Surement auprès d’un certain blondinet…

Je secouais rapidement la tête, m’interdisant de penser à lui. Encore. Je devais me concentrer. « Voilà, comment tu la trouve ? » La costumière venait de déposer une dernière épingle au niveau de la taille. Je me fixais dans le miroir un instant. La robe était mignonne, sans plus. Je fis juste un signe de la tête à la costumière, et commençait à retirer précautionneusement le vêtement pour ne pas me piquer avec. Enfin je m’arrêtais vite quand un gars, surement le second assistant de l’assistant du producteur entra dans la pièce sans frapper. Je remis rapidement les brettelles de la robe sur mes épaules. « Et bien faut pas se gêner ! ». Le rouge monta aux joues du garçon. C’était un nouveau. « Je… je suis désolé » Il bégayait. Les nouveaux sont drôles. « Je… On m’envoie vous chercher. » Dit-il en regardant ma costumière. « Il y a une urgence sur le plateau Arrow, un costume s’est déchiré. » « Très bien, j’arrive. Tu m’attends ici, Holland ? » « Oui, oui » Je les regardais sortir tous les deux d’un pas rapide quand les mots du second assistant de l’assistant du producteur me revinrent en plaine face. Il avait bien dit Arrow ? Comme Arrow la série pour laquelle Colton avait quitté Teen Wolf ?
Je sentis mon cœur faire une embardée, et je me forçais à respirer profondément pour le calmer. Je ne pouvais pas avoir ce genre de réaction… Et je ne pouvais décidément pas rester ici alors que Colton se situait à quelques mètres. Surtout que monsieur n’avait pas répondu à mon dernier message… Il était surement occupé, chose que je comprenais très bien, mais depuis qu’il avait quitté Teen Wolf, et puis soyons honnête, depuis que l’on s’était embrassé, ce n’est pas vraiment pareil entre nous… Enfin c’est l’impression que j’avais, et j’allais la vérifier.

Je sortis rapidement de la salle, et trouvait mon chemin, un peu difficilement, dans le dédale de couloir. J’étais à peine arrivée sur le plateau que je le repérais près d’une table où était installé des boissons et des collations. Oui, j’ai comme une sorte de radar Colton… Je ressentis cette sensation familière, comme à chaque fois que je le voyais. Et je sus tout simplement. Que quoiqu’il arrive, on serait toujours Colton&Holland.
Je m’avançais jusqu’à lui. Personne ne faisait attention à moi, en même temps les plateaux ressemblent à des fourmilières. Je m’arrêtais juste à quelques centimètres de lui. Il était dos à moi. Et sans réfléchir, je me mis sur la pointe des pieds et posais mes mains sur ses yeux. « Devines qui c’est  ? » Soufflais-je dans son cou, un sourire aux lèvres. Oui, peu importe ce qui se passerait, j’étais heureuse de le retrouver.

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Colton & Holland

Tu savais que les dauphins sont en fait des requins gay ?

Katherine. Ce nom fit l’effet d’une bombe dans mon corps. Mais non, je ne devais pas. Je gardai mon sourire sur les lèvres, et laissai échapper un petit rire. « Désolée de te décevoir, honey, ce n’est que moi… » J’enlevai mes mains de ses yeux alors qu’il se retournait vers moi, et je croisais enfin ces yeux. « Tu sais ce que ça signifie ? Tu as perdu. Tu me dois un Starbuck. » je plissai un peu les yeux tout en parlant, en tapotant son torse de mon index. Je plaisantai… à moitié. « Enfin si tu passes pas tout ton temps avec Katherine bien sûr. » Je papillonnais légèrement des yeux avant de rire doucement. Je l’avoue, je partais un peu à la pêche aux informations. Et malgré ce sentiment étrange dans ma poitrine j’étais heureuse de le retrouver. Peu importe qui soit Katherine. Enfin jusqu’à ce que je l’observe avec un peu plus d’attention… Peut-être avais-je été idiote de croire que rien ne changerait entre nous. Colton ne semblait pas à son aise, ce qui m’arrêta de diverger tout de suite. Peut-être n’avais-je pas compris les signes. Ces excuses renforcèrent juste un peu plus mon malaise. Je me reculai d’un pas de lui, j’étais restée assez proche après qu’il se soit retourné, mais ‘un coup cette promiscuité devenait étouffante. Je me sentais mal. De toute évidence j’avais fait une erreur en venant ici… en même temps à quoi m’attendais-je ? Je me faisais vraiment trop de films. Il fallait que j’oublie ce baiser, cela ne signifiait rien, c’était une erreur, une stupide erreur. J’avais essayé de me rentrer ça dans la tête depuis ce fameux jour, et la réaction de Colton avait pour effet, de bien me le faire comprendre. « Tu as vraiment une mémoire de poisson rouge.  Tu ne te souviens même plus où sont situés tes anciens studios ? » J’essayais de paraitre drôle, de détendre l’atmosphère, de garder le sourire, mais cela devenait de plus en plus compliqué. Je ne voulais pas perdre ce que nous avions, et la peur commençait à faire doucement son chemin en moi. « Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Tu as du boulot de toute évidence. J’étais juste passée pour te dire bonjour. » Je n’allais pas non plus passer pour la fille en manque d’amour. La jouer cool. Peut-être que Colton&Holland n’existait que dans ma tête, finalement.

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Tu savais que les dauphins sont en fait des requins gay ?

Je l’observais s’emmêler dans ces paroles, et la seule pensée cohérente qui arrivait  à traverser mon esprit, c’est qu’il était vraiment mignon quand il était gêné. Je suis un peu faible comme fille, une cause perdue. Mais non, je devais me montrer forte, faire comme-ci qui était cette Katherine – qui n’était apparemment pas importante (il l’avait dit deux fois quand même) – m’indifférenciait. Je regardais la part de pizza qu’il me tendait, et rit. « Nop » di-je en appuyant un peu sur le « p » de la fin. « Je veux un starbucks. Ca t’obligera à me voir en dehors des plateaux comme ça ! » Et puis pour être honnête, je venais de petit-déjeuner. Et puis quelque part en moi, je savais que nous devions parler. Sérieusement. Pas au milieu d’un plateau de tournage, entourée par une centaine de techniciens qui nous épiaient à moitié. Un jour où l’autre nous devrions mettre cette histoire à plat. Cette histoire de baiser. J’avais besoin de savoir ce que cela signifiait pour lui. Mais pas aujourd’hui. Pas ici. Je n’étais même pas sûre de ce que ça représentait pour moi. Enfin si, je le savais. Mais j’avais besoin de faire le point sur ce que je voulais. Parce que ça changerait tout. « Oui bien sûr, on pourra toujours se voir ! Enfin si t’es pas trop occupé avec Katherine bien sûr…» Moi, lourde ? Non, pas du tout… Bon, d’accord, juste un peu alors. Mais j’aimais bien l’embêter alors qu’il semblait tout gêner. Je ne le voyais pas souvent comme ça.
Mon cœur se serra légèrement quand il me demanda de rester, alors que mon sourire s’agrandissait.  Ce mec était vraiment des plus adorables. Il arrivait à me faire vivre des ascenseurs émotionnels en quelques minutes. La preuve, en l’espace d’un instant j’étais passé du premier étage au sous-sol et maintenant avec sa petite phrase j’étais au moins au troisième. J’allais accepter quand je vis du coin de l’œil ma costumière traverser le plateau pour rejoindre le réalisateur. Ah oui, c’est vrai, je n’étais pas venue au studio pour rien. « Je ne peux pas, je suis en plein essayage. Ma costumière a été appelée sur ton plateau, c’est comme ça que j’ai su que vous tourniez. » Je tourne légèrement la tête vers ma costumière toujours plongé dans sa discussion. « Je vais devoir y retourner » soupirais-je. Je retournais la tête pour regarder Colton, fondant un peu plus sous son regard bleu. Tout d’un coup, je me sentais gênée, je ne savais pas comment lui dire au revoir. Je savais que je devais y aller, j’entendis ma costumière m’appeler pour que je la suive, alors que je fixais toujours Colton. «  Je dois y aller. On se fait un truc bientôt ok ? » Je gardais bien scellé entre mes lèvres le « il faut qu’on parle » qui me brulait la langue. A la place, je me mettais sur la pointe des pieds et posais doucement mes lèvres sur sa joue avant de partir. Ma costumière m’attendait à la sortie. J’allais me faire disputer pour être sortie en tenue. Je m’en fichais. Juste Colton comptait, et nous, notre lien. Tout n’était peut-être pas perdu…

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